Comme un pinson dans le marais
En surface, tout est calme. Je me trouve à l’endroit où je voulais être. Devant moi, la brume forme un nuage au-dessus de l’eau. Des oiseaux s’offrent un moment de répit. Sur l’image, le temps semble s’être arrêté. Et pourtant, ce n’est pas tout à fait vrai. Derrière chaque rencontre, il y a des yeux qui cherchent, un cÅ“ur qui s’accélère, des doigts qui hésitent, des connexions qui s’activent. Derrière chaque photo, des crampes, une vessie furibonde, de la vase plein les vêtements. Mes sens sont en éveil, révoltés contre la vie de bureau qui leur était destinée.
Je voudrais ne jamais m’habituer. N’avoir aucune certitude, me laisser surprendre. Honorer chaque instant, en chérir le souvenir. Car au fil des observations, s’ancre la conviction que nous ne sommes pas si différents. Des oiseaux et des hommes, tous ici de passage. Nos vies parallèles ne sont qu’une même face d’une plus grande histoire.