Dans un buisson

Si j’ai bien compris une chose, c’est que pour photographier heureux, il faut photographier caché. A défaut de pouvoir me rendre invisible, j’ai choisi de disparaître dans un buisson. La plupart des photos qui suivent ont été prises au même endroit, à des saisons et sous des angles différents. Moi qui suis avide de voyages lointains, cette destination est certainement la plus insolite que j’ai pu expérimenter. Attendre sans bruit, balancer son corps entre les ronces jusqu’à ce que les jambes tremblent, se sentir étranger dans les regards intrigués que jettent les promeneurs, plonger avec l’appareil entre les feuilles et espérer y trouver un trésor.

Un buisson, c’est une joyeuse maisonnée. Chacun sa chambre et gare à celui qui irait visiter celle de son voisin. Les oiseaux s’y reposent, s’y abritent, mangent et chantent. Aurait-on pu soupçonner que ce vulgaire tas de ronces en bordure d’un chemin était en réalité un véritable château ?