Cette série de photos a été spécialement pensée autour de l’atelier de Martina Weissberger, art-thérapeute à Rochefort. Dans ce lieu, elle accueille femmes et hommes en quête de créativité et leur confère, sur un carré de feuille blanche, la possibilité de laisser libre cours aux mouvements de leurs doigts en utilisant les pinceaux et les pots de peinture mis à disposition. Au fil des ans, les traces de leur passage ont constitué une fresque unique, gardienne des secrets que ces anonymes ont jetés sur les murs.
En écoutant Martina parler de son travail, j’ai réalisé à quel point les similitudes sont fortes avec ce que je ressens lorsque je photographie la nature. Ne mets-je pas aussi de côté ce masque social quand je m’allonge sur la terre encore humide regarder un groupe de vanneaux huppés ? Devant les oiseaux, est-ce que je ne cherche pas à effacer un peu de mon identité ? Aux heures obscures où le monde des humains se fait moins présent, les sons et les formes de la nature chassent mes doutes et éveillent mes sens.
N’est-ce pas ici ce qui nous réunit ? Il me semble qu’il faut apprendre à nouveau à faire confiance à son corps et renouer avec sa part d’animal.