La roselière est un théâtre. Elle danse dans les marais et emporte avec elle une foule d’artistes caractériels aux noms fleuris. De la Cisticole à l’Effarvatte en passant par la belle au miroir, elle rassemble un microcosme plus organisé qu’il n’en a l’air où les petites histoires du quotidien se côtoient et parfois se mélangent.
Il y a d’abord les habitués qui ne dérogeront jamais à leurs habitudes et viendront chanter un point c’est tout. Un peu comme ces intrépides qui, quelles que soient les conditions, ne se poseront que tout en haut du roseau, quitte à se faire emporter par le vent. Les timides quant à elles ne sortent que pour les grandes occasions ou lors d’un bref passage, histoire de se rappeler à la compagnie. D’autres jouent un rôle ambigu de régent; sans qu’on ne sache trop s’ils incarnent l’ordre ou la mafia. Reste enfin les capricieuses divas dont les rares apparitions constituent le clou du spectacle.